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Le Programme de Stabilité Budgétaire français (PSTAB) 2021-2027 transmis à la Commission Européenne, analysé par le journaliste économique, Christian CHAVAGNEUX...
SOURCE : L'ACTU CITOYENNE
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Christian Chavagneux est économiste et éditorialiste au mensuel Alternatives Economiques. Il a également été pendant quinze ans rédacteur en chef de L’Economie politique, revue qu’il a lancé en 1999 au sein de la Scop Alternatives Economiques.
L'économiste Christian Chavagneux était l'invité de l'émission « Les Experts » diffusée sur BFM Business ce mercredi 22 septembre 2021.
« Et là, j'ai été, mais... sidéré »
Christian Chavagneux : « Moi, 2022, honnêtement, ne m'intéresse pas beaucoup. C'est une année électorale, donc le gouvernement crache un peu plus d'argent public, voilà. C'est un grand classique. Moi, ce qui m'intéresse et ce qui m'inquiète, pardon, c'est la suite, c'est l'éventuel prochain quinquennat d'Emmanuel Macron, parce que j'ai eu la curiosité d'aller regarder le programme de stabilité que la France a envoyé au début de l'été à la Commission européenne. Et là, j'ai regardé 2023 et les cinq ans qui suivent. Et là, j'ai été, mais... sidéré. Généralement, on commente, comme on le fait tous, comme vient de le faire Emmanuel, le déficit budgétaire : les dépenses moins les recettes. Après, on peut regarder ce qu'on appelle le déficit primaire : les dépenses moins les recettes hors remboursement des paiements d'intérêts de la dette. Mais, il y a un autre chiffre qu'on regarde, qui est intéressant, je trouve, dans le programme de stabilité de la France, c'est le déficit budgétaire primaire, donc hors paiement des intérêts de la dette, et hors effets de la conjoncture. »
« Une division par plus de trois, qui est absolument drastique »
Christian Chavagneux : « Là, vraiment, quand on sait vraiment les choix du gouvernement. Et là, je m'aperçois que quoi ? Qu'en 2022, ce déficit, il est à 3,6 % du PIB, et qu'à la fin, cinq ans plus tard, il est prévu par le gouvernement à 1 %. Une division par plus de trois, qui est absolument drastique. Comment est-ce qu'on fait ça ? Vous remontez deux pages plus loin, et là, vous voyez que, dans ce programme de stabilité budgétaire, pour l'éventuel prochain quinquennat d'Emmanuel Macron, vous avez une baisse des dépenses publiques de plus de trois points de PIB. J'ai regardé les stats de l'Insee, ils donnent ça depuis les années 1960... » Nicolas Doze : « 75 milliards d'euros, ça fait. » Christian Chavagneux : « ... Jamais depuis 1960, où l'Insee n'a... jamais en France on n'a réussi à baisser de plus de trois points de PIB la dépense publique. » Nicolas Doze : « Mais moi, si je vois ça, je n'y crois pas. » Emmanuel Lechypre : « Jamais on n'a respecté, non plus, un programme transmis à Bruxelles. » Nicolas Doze : « Moi, si je vois ça, je n'y crois pas, Christian Chavagneux. Mais on l'écrit comme d'hab. » Christian Chavagneux : « Vous pensez ce que vous voulez, mais ça donne une orientation politique. Quelle est l'orientation politique de l'éventuel prochain ministre des Finances ? Pour la France, c'est une réduction drastique de plus de trois points de PIB des dépenses publiques. »
« Voilà le programme budgétaire post-2022 de l'austérité »
Christian Chavagneux : « Comment ils font ça ? 85 % de cette baisse, elle s'explique comment ? Vous avez un petit bout qui concerne l'investissement public, qui, en pourcentage du PIB, va baisser. Alors quand le gouvernement nous dit : " On va faire sur la transition écologique, sur la transition numérique... ", déjà qui sont incompatibles entre elles, bon, passons. Mais qu'on va mettre beaucoup d'argent, non. En pourcentage du PIB, l'investissement public va croître moins vite que le PIB sur les cinq ans qui viennent. Le deuxième, c'est la réduction du nombre de fonctionnaires. Et le troisième, et c'est le plus gros, le plus gros, c'est la baisse des dépenses sociales. Donc la réforme des retraites et peut-être d'éventuelles encore réformes de l'assurance chômage pour ne pas donner de l'argent à tous ces feignants de chômeurs. Peut-être que ça aussi c'est en filigrane. En tout cas, voilà le programme budgétaire post-2022 de l'austérité, mais comme on n'en a jamais connu et jamais réussi – vous avez raison de le dire tous les trois – en France depuis les années 1960, en tapant sur les fonctionnaires*, sur l'investissement public et sur les dépenses sociales. Voilà ce qui m'inquiète. »
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Mon commentaire
*Rappelons que la suppression des fonctionnaires (enseignants, soignants., etc.) c'est la destruction des services publics afin de les PRIVATISER et de supprimer la sécurité de l'emploi qui permettait aux travailleurs de se mobiliser pour défendre l'emploi du PUBIC et du PRIVÉ. La baisse des dépenses sociales, c'est la destruction de la protection sociale et de l'aide aux plus démunis.
Tous les conquis du Front Populaire, du Conseil National de la Résistance (CNR) ont été détruits méthodiquement(*) pour en arriver à leur destruction finale et totale par E. MACRON qui écrase le PEUPLE qu'il méprise et détruit la FRANCE, en la livrant aux appétits de la Finance et des multinationales capitalistes, des Mondialistes et des Transhumanistes. Voir tous les mensonges et les scandales qui jalonnent le parcours d'E. MACRON
C'est le retour de l'esclavage du 19e siècle où les travailleurs dépendaient du bon vouloir des patrons, où ils n'avaient pas de protection sociale et où "les enfants de 5 ans travaillaient dans les mines", comme le chantait Jean FERRAT dans MA FRANCE.
Pour illustrer mon analyse, je vous propose de revoir GERMINAL de Claude BERRI (1993) d'après l'oeuvre d'Emile ZOLA.
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(*) Denis Kessler : "Il s'agit de défaire méthodiquement le programme du CNR"
Citation d'un article de Denis Kessler dans la revue Challenges le 4 octobre 2007. Rappel, N. Sarkozy était président de la République.
Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie.
La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !
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Programme de stabilité budgétaire : l’austérité en marche par ATTAC
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Programme de stabilité budgétaire : l'austérité en marche
Quelques jours après la publication du rapport de la commission Arthuis (" Nos finances publiques post-Covid 19 : pour de nouvelles règles du jeu "), le gouvernement a validé son projet de progr...
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Les assistés ne sont pas ceux que l'on croit
Emmanuel Macron et les autres candidats des inégalités comme Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour, ne cessent de stigmatiser les plus précaires, soupçonnés d'être des assistés o...
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SÉNAT
Projet de programme de stabilité pour les années 2021-2027
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Projet de programme de stabilité pour les années 2021 à 2027
B. LA TRAJECTOIRE GOUVERNEMENTALE IMPOSE UN EFFORT D'ÉCONOMIES INÉDIT QUI PEUT ÊTRE ESTIMÉ À 65 MILLIARDS D'EUROS TOUT EN RESTANT SOUMIS À DE FORTES INCERTITUDES Ce redressement repose exclus...
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Grande Sécu : avancée sociale ou arme de destruction massive ? par l'UFAL (Union des Familles Laïques)
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Grande Sécu : avancée sociale ou arme de destruction massive ?
Comme désormais chaque fin d'année, nous assistons encore une fois à une attaque en règle contre les " mutuelles " (pas les assurances) accusées de tous les maux. C'est oublier que les taxes ...
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LIVRES ET ARTICLES DE CHRISTIAN CHAVAGNEUX
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